dimanche 17 juin 2007

Dimanche 10 juin

Aujourd'hui, je ne vote pas. J'ai égaré momentanément ma carte d'identité à la poste de Couronnes. Pour voter il faut une pièce d'identité. C'est frustrant, même si je sais bien que dans l'ensemble, mon arrondissement votera comme je comptais voter.
Après-midi avec T. - que je n'ai pas vu depuis plus de deux ans - et ses amis. Je ne suis pas physionomiste, alors bien sûr je ne le reconnais pas quand il arrive.
On marche longtemps, entre l'Hôtel de ville, le Jardin des Plantes, et le Luxembourg totalement bondé, jusqu'au retour en métro.
Soirée télé, puis de 23h à 3h, je me remets à travailler la pièce que j'avais commencée et laissée intacte depuis des mois. Tout s'enchaîne avec une grande clarté, l'écriture est facile.
Comme toujours, au fur et à mesure, le fond se modifie de lui-même: je veux dire, a priori, la pièce devait être une confrontation entre 4 personnages, puis elle est rapidement cédé la place à l'analyse d'un seul autour duquel les 3 autres gravitent. De la même façon, le sujet principal est progressivement passé de la violence à la folie, puis à la solitude. De le même façon, le traitement a glissé de l'analyse au symbole et à l'abstraction, soit à plus de liberté. Et plus le temps passe, plus j'y mets de moi-même, alors que j'essayais de maintenir de la distance...


"II

Hangar vide, rue vide ou place vide.

LA FEMME. – Monsieur... oh monsieur, vous qui ne dites rien, aidez-moi s'il vous plait. (Un temps.) Il ne se passe pas un instant sans que je pense... (Elle lui prend le bras.) A vous, bien sûr. Que je pense à vous. Bien sûr. (Un temps.) Vous ne dites rien? (Un temps.) Monsieur?
MOLOCH (rapide). – Madame?

LA FEMME. – Monsieur, il... il se passe quelque chose...
MOLOCH. – Croyez-vous?

Un temps.

LA FEMME. – C'est comme si nous étions égarés... ou dissipés? Savez-vous où nous sommes?
MOLOCH. – Madame?

Un temps.

LA FEMME. – Vous ne m'êtes sans doute pas d'un grand secours...
MOLOCH. – Vous vous trouvez comme seule avec vous-même. (...)"

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